COMMENT ANTICIPER LES PROCHAINES CRISES DE L’ÉNERGIE ET LES PÉNURIES D’EAU ?
DES SECTEURS ENTIERS MIS EN PÉRIL
Les crises successives de l’énergie, déclenchées par des tensions géopolitiques ou une demande mondiale toujours croissante, bouleversent profondément l’activité économique des entreprises. La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine en est une illustration frappante : en quelques mois seulement, le prix du gaz a bondi de 110% et celui de l’électricité de 75%.
Ces hausses spectaculaires ont mis en péril des secteurs entiers, contraignant certaines industries à suspendre leur production et poussant des artisans, comme des boulangers, à fermer boutique. Les coûts exorbitants de l’énergie se répercutent en cascade sur l’ensemble du tissu économique, fragilisant la trésorerie des entreprises et leur compétitivité à l’international. À chaque crise, la fragilité d’un système trop dépendant des énergies fossiles apparaît avec d’autant plus d’évidence.
RARÉFACTION DE L'EAU
Aux à-coups énergétiques s’ajoute désormais une autre menace tout aussi pressante : la raréfaction de l’eau. Les épisodes de sécheresse, plus fréquents, longs et intenses, bouleversent le fonctionnement des territoires et des entreprises qui y opèrent.
En 2025, la situation est alarmante : 97% de la France métropolitaine a connu des restrictions sur l’usage de l’eau de surface, 55% au niveau de crise, et 27% du territoire a connu des ruptures d’approvisionnement pendant l’été.
Dans le Morbihan, l’été dernier, la mise en alerte sécheresse a entraîné de nouvelles restrictions d’usage de l’eau, réduisant la capacité des acteurs économiques à mener leurs activités dans des conditions normales. Les secteurs agricoles, agroalimentaires, mais aussi industriels qui nécessitent d’importantes quantités d’eau dans leurs processus, sont directement impactés. À terme, ces pénuries structurent un contexte où chaque crise climatique ou hydrique vient renforcer les vulnérabilités économiques.
UNE ÉCONOMIE SOUMISE À DES INTERRUPTIONS FRÉQUENTES ET IMPRÉVISIBLES
L’accumulation de ces crises dessine un paysage inquiétant : celui d’une économie soumise à des interruptions fréquentes et imprévisibles. Dernièrement, les défaillances d’entreprises explosent : en 2024, plus de 66 000 sociétés sont entrées en cessation d’activité, un record depuis plus d’une décennie.
Les petites entreprises, souvent moins résilientes, accusent plus fortement la hausse des coûts et les manques de ressources. Mais même les plus grandes sont confrontées à un dilemme : répercuter ces hausses sur leurs prix, au risque de perdre des parts de marché, ou absorber le choc et voir leurs marges s’effondrer. Ces tensions financières limitent aussi la capacité d’investir dans l’innovation ou la transition énergétique. L’enjeu dépasse donc la simple survie à court terme : il touche à la durabilité de l’ensemble du tissu économique sur le long terme.
FACE À CES MENACES CROISSANTES, L’ANTICIPATION DEVIENT ESSENTIELLE
Les entreprises n’ont plus le choix que de se projeter dans des scénarios de résilience, en diversifiant leurs approvisionnements énergétiques, en développant l’efficacité énergétique de leurs équipements ou encore en intégrant des solutions circulaires pour mieux gérer l’eau. Par ailleurs, les pouvoirs publics et les collectivités territoriales jouent un rôle crucial pour accompagner ces adaptations, en imposant des normes mais aussi en proposant des aides financières et techniques.
La crise actuelle agit en fait comme un révélateur : elle impose d’accélérer la transition écologique des entreprises pour réduire leur dépendance aux ressources vulnérables.
LES ATELIERS DE LA SOBRIÉTÉ ET DE LA COOPÉRATION SONT DE RETOUR !
C’est dans cet esprit qu’ALOEN et ses partenaires* organisent, le 27 novembre prochain, un atelier spécialement destiné aux entreprises confrontées à ces défis. Ce temps d’échanges sera l’occasion de partager des expériences, bonnes pratiques et pistes d’adaptation autour de la problématique suivante : « Comment anticiper les prochaines crises de l’énergie et les pénuries d’eau ? ».
L’objectif est clair : aider les acteurs économiques à anticiper les prochaines crises inévitables, qu’elles soient liées au coût de l’énergie ou aux pénuries d’eau et imaginer ensemble des solutions concrètes.
Ces initiatives collectives rappellent que l’adaptation ne peut se faire de manière isolée. Elle requiert une mobilisation conjointe des entreprises, des institutions et de la société civile pour bâtir un modèle économique plus résilient et durable.
👉 * Atelier organisé dans le cadre des Ateliers de la Sobriété et de la Coopération avec Lorient Agglomération, Audélor, la CCI, Bretagne Compétitivité, la Maison de l’Entreprise, la CMA, C2SOL, Optim’ism, Ti’Mouv, Ar Nevez, la CAPEB, la FFB, le CJD et la CEC Grand Ouest.
Cet événement est soutenu par l'ADEME, la région Bretagne et Lorient Agglomération.
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25 SEPTEMBRE 2025 · ÉCRIT PAR YANN GONEDEC ET CAROLINE MOUGEL